Pour quelles raisons la compétitivité belge est-elle en berne?

14-12-2012



 

Les coûts salariaux belges ont dérapé systématiquement depuis 2005 par rapport à la France, l'Allemagne et les Pays-Bas.

Les entreprises belges y sont confrontées, que ce soit à l'exportation, mais aussi sur le marché domestique.

C'est le cas de l’entreprise dirigée par Patrick Slechten, Teconex, société liégeoise spécialisée dans les branchements électrique basse tension. Cette situation est problématique, explique-t-il, "d'autant plus qu'une partie de notre activité se concentre sur des marchés publics et que l'on constate aujourd'hui de plus en plus la présence d'acteurs internationaux qui viennent aussi nous titiller sur le marché belge." La compétitivité, en termes de coût de production, devient une priorité, ajoute-t-il.

Mais il n'y a pas que la "compétitivité prix". Le Bureau du plan montre également  une dégradation structurelle de notre compétitivité. "Une grosse partie des pertes de compétitivité est dite structurelle", explique Chantal Kegels, experte au Bureau du Plan. "Elles ne dépendent pas de l'évolution des prix des exportations mais plutôt de la gamme de produits que nous exportons ; et également des marchés vers lesquels, nous exportons."

Ce sont les pays européens qui sont les gros marchés d'exportation de la Belgique. "Or, l'Europe comparativement au reste du monde, a connu une croissance très faible les dernières années."


"Les produits belges sont facilement imitables"

Mais Chantal Kegels est optimiste sur ce point : "Les choses sont en train de changer parce que simplement les entreprises, elles ne trouvent plus de marché en Europe, elles en cherchent ailleurs".

La Belgique est également handicapée par la gamme de produits fabriqués. Leurs défauts : être facilement imitables, ou bien dépendre sur le capital pour leur production, comme l’industrie automobile. "Or la spécialisation dans ces produits a comme principal désavantage, de les soumettre à la pression de la concurrence internationale, en particulier des pays émergents qui peuvent facilement dupliquer les appareils de production ou bénéficier de transferts technologiques pour être compétitifs sur ces produits ",  affirme Chantal Kegels.

Il faudrait, d’après elle, s'orienter beaucoup plus vers des produits des contenus, des connaissances. Ils seraient moins exposés à l’imitation.

Pour sa part, Patrick Slechten confirme que la question de la compétitivité va bien plus loin que les coûts salariaux. "Il y a aussi l'aspect de la simplification administrative, il n'est pas normal qu'une entreprise comme la nôtre, doive en fait faire appel à des consultants extérieurs qui nous aident à travers les dédales de tous les subsides, que ce soit au niveau fédéral ou au niveau de la Région wallonne", regrette-t-il.


Formation et esprit d'entreprise

La formation serait également un point faible dans notre pays. "Nous sommes ici à une trentaine de km de la frontière allemande et à quelques km de la frontière néerlandaise, nous parlons beaucoup de l'Euregio, et je constate à quel point, c'est difficile aujourd'hui pour nous, de recruter du personnel qui s'exprime correctement en allemand", explique l’entrepreneur.

Un autre élément est mis en avant : la question du management.  "Pour qu'une entreprise soit compétitive", ajoute Patrick Slechten, "il faut avant tout qu'elle ait une vision, qu'elle ait un objectif auquel l'ensemble des collaborateurs dans l'entreprise, puissent en fait s'identifier (…), ils sont (alors) plus performants, plus engagés et donc de facto, plus compétitifs".

Travailler sur la motivation du personnel, donner le goût de la prise d'initiative. C'est une responsabilité du management. Chez Teconex, on dit avoir regagné des parts de marché en remotivant le personnel.

Reprise de l'article de Michel Gassée dans son intégralité

source : rtbf.be

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