Ainsi, Joëlle De Belder est diplômée en sciences botaniques. Mère de cinq enfants, elle était salariée dans l'industrie pharmaceutique, jusqu'à la faillite de son entreprise. Elle a rebondi en créant Réseauprotec, pour prévenir le risque de légionelle dans l'eau sanitaire. Cette bactérie, qui aime l'eau chaude, affecte entre 50 et 100 personnes par an en Belgique et peut être mortelle. L'entreprise est donc vouée à croître, au rythme de normes sanitaires de plus en plus exigeantes. Joëlle De Belder a reçu le prix "starter".
Le prix "croissance" récompense un autre parcours atypique. Stéphane Dauvister a commencé à travailler comme ouvrier chauffagiste. Il s'est installé "à son compte" et, de chantier en chantier, d'embauche en embauche, il a fini par reprendre l'entreprise de son ancien patron ! Il emploie 75 personnes et s'est spécialisé dans les énergies renouvelables. La SA Dauvister est dans le top 3 belge et attaque l'international.
Gabriel Catania a reçu le prix "reprise". Il était à la tête d'une entreprise de communication, et comptait le WEX de Marche-en-Famenne parmi ses clients. Il a sauté le pas et est devenu patron de cette infrastructure de 23.500 m². Il développe l'activité traditionnelle des foires et salons, mais a surtout multiplié l'organisation d'événements, de spectacles et de concerts.
Le prix de l'entrepreneuriat féminin est revenu à Christelle Robaye. L'activité est traditionnelle (coiffure). Le parcours ne l'est pas. Cette Arlonaise a ouvert un salon à 20 ans, quatre jours après la fin de ses études. Elle emploie aujourd'hui treize personnes sur deux implantations (Arlon et Luxembourg), en osant un concept moderne et plutôt haut de gamme.
Enfin, le jury n'a pas départagé les trois finalistes de la catégorie "développement durable". Séverine Genon, licenciée en mathématiques, a ouvert une boutique (Biloba) où tous les produits respectent l'environnement et les conditions de travail. Vincent Colard produit et installe, avec Solaris PAC, des pompes à chaleur adaptées au climat belge (lire aussi en p. 32). Jean-Marc Vantieghem, patron de Geogrind, conçoit des outils abrasifs (disqueuses, fraiseuses, brosses...) avec une résine alternative aux résines phénoliques, toxiques à la fabrication et qui dégagent de l'acide à l'usage.
Succès croissant
Lancé en 2008 par l’ASE (Agence de stimulation économique), sous l’impulsion du ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt (PS), le Grand prix wallon de l'entrepreneuriat met en valeur l'initiative et le risque. Les prix combinent produits et services, mais offrent surtout une visibilité. Pour l'édition 2012, 147 dossiers de candidature ont été rentrés, soit 40 de plus que la première année. La soirée de remise des prix a rassemblé plus de 500 personnes à la Médiacité (Liège).
Th. E.
source : entreprendretoday.be