Oui, le nombre de faillites augmente. Souvent, les principales difficultés rencontrées par les sociétés sont l'endettement et le manque de trésorerie. Et trop souvent, les entrepreneurs attendent longtemps avant de réagir. Espérant sans doute que la situation s'améliore.
Dans certains cas, un bon conseil donné au moment opportun peut changer la donne, rappelle l'Agence de stimulation économique (ASE). D'où l'importance et l'utilité du dispositif du Centre pour entreprises en difficulté qu'elle vient de mettre en place en Wallonie.
L'idée n'est pas de faire des miracles mais bien d'apporter une aide d'urgence, gratuite, limitée dans le temps, aux entrepreneurs en difficulté. Que ce soit pour permettre au dirigeant d'entreprise de reprendre pied, pour l'orienter vers le bon interlocuteur ou encore, le cas échéant, pour limiter les impacts d'une cessation d'activités.
L'UCM, opérateur dans trois provinces
Concrètement, un centre sera créé dans chaque province. L'UCM est l'opérateur en Hainaut et dans les provinces de Liège et de Namur. Dans le Brabant wallon et la province de Luxembourg, ce rôle sera joué par les Chambres de commerce et d'industrie.
Pour entrer en contact avec un opérateur, l'entrepreneur en difficulté a à sa disposition un numéro de téléphone gratuit unique (0800/35.222). Dans les deux jours, il sera contacté par un "conseiller local" afin de fixer un rendez-vous pour réaliser un diagnostic de la situation et identifier les difficultés. Si nécessaire, un second rendez-vous sera fixé.
Autre possibilité : diriger l'entrepreneur vers un professionnel expert. Les centres travaillent d'ailleurs en collaboration avec l'Ordre des barreaux francophones et germanophone, l'Institut professionnel des comptables et fiscalistes agréés (IPCF) ainsi que l'Institut des experts-comptables et des conseils fiscaux (IEC), et enfin Concileo, le service wallon de médiation de crédit pour PME.
C'est justement pour ne pas se substituer aux métiers d'avocat, de comptable ou encore aux métiers de l'animation économique que le dossier "en gestion de crise" doit être clôturé dans les huit semaines.
Faillites : l'année 2013 commence mal
Le bilan en termes de faillites fin 2012 laissait entrevoir une embellie pour 2013 dans certaines régions. Les chiffres dévoilés par Graydon pour janvier font plus que tempérer cet optimisme.
Les chiffres de Graydon montraient un record en termes de faillites en Belgique pour 2012, avec une augmentation de 3,6 % par rapport à 2011. Cependant, dans les régions francophones du pays, le bilan était plus positif.
En Wallonie, les faillites avaient enregistré un recul de 4 %. À Bruxelles, le nombre de faillites avait continué à augmenter en 2012 (+ 4,6 %) mais cette évolution négative était compensée par l'augmentation du nombre total d'entreprises. De sorte qu'au final, le taux de faillite dans la capitale avait légèrement diminué en 2012.
Ce relatif optimisme a néanmoins volé en éclats avec la publication par Graydon des derniers chiffres concernant les faillites : + 40 % en janvier 2013 par rapport à janvier 2012 en Belgique. Cette tendance est encore plus impressionnante en Wallonie, où les faillites augmentent de près de 90 % en janvier 2013 par rapport à la même période en 2012.
Néanmoins, ces chiffres mensuels doivent être nuancés puisqu'au mois de décembre, les tribunaux sont moins actifs compte-tenu des congés. Cela entraîne un effet report de décembre vers janvier qui peut expliquer en partie ces chiffres impressionnants.
En tout cas, la question des faillites et la manière de les prévenir doivent faire l'objet de la plus grande attention des politiques, en particulier en ce qui concerne les PME.
Même si les faillites et les restructurations dans les grands groupes font le plus de bruit, c'est dans les PME qu'elles font le plus de dégâts en termes d'emplois. En 2012, d'après les chiffres de l'Onem, 75 % des pertes d'emplois dues aux faillites enregistrées en Belgique et en Wallonie l'ont été dans des PME de moins de 50 salariés.
Source : Union & Actions (UCM)
entreprendretoday.be