La pression fiscale sur les entreprises augmente en Belgique.

06-12-2012



Cela amène notre pays à la 155ème position (sur 185) dans le classement de la charge fiscale globale. C’est ce qui ressort du rapport « Paying Taxes 2013 - The Global Picture », la septième édition de cette étude annuelle dans laquelle PwC et la Banque mondiale analysent les systèmes fiscaux de 185 pays.

Cette étude comparative étudie la charge fiscale globale, le Total Tax Rate (TTR), mais également le temps de mise en conformité (le nombre d'heures requises pour qu’une entreprise moyenne soit en règle avec toutes ses obligations fiscales) et le nombre de paiements que cette même entreprise doit effectuer chaque année. « Si nous prenons ces trois facteurs en considération, nous constatons alors que la Belgique se place à la 75ème position (alors qu’elle était encore 73ème l’année dernière). Cette évolution masque une tendance encore plus dangereuse : en termes relatifs, la situation de notre pays est bien pire encore », estime PwC.

La Belgique a, en gros, le triste honneur cette année de faire mieux que les Iles Samoa, l’Afghanistan, l’Éthiopie et le Lesotho, par contre notre pays a maintenant été dépassé par l'Allemagne, la Russie, la Slovaquie, la Grèce, le Libéria et Malte. Quant aux pays voisins, tels que les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ils réalisent à tous les égards de meilleurs scores.

Le taux d’imposition des sociétés dans notre pays a beau être resté plus ou moins stable entre 2004 et 2011, notre pays est néanmoins, avec un TTR de 57,7%, loin au-dessus de la moyenne mondiale de 44,7% et de la moyenne de l’UE de 42, 6%. Parmi nos voisins, les Pays-Bas et le Royaume-Uni font, avec des TTR de respectivement 40,1% et 35,5%, nettement mieux. Seule la France fait pire encore, avec une charge fiscale totale pour les entreprises de 65,7%.

L'étude montre également que la majeure partie des charges qui, en Belgique, pèsent en moyenne sur une entreprise ont trait au coût du travail. Par comparaison, aux Pays-Bas, cette part n’est que de 18,1%. « Les coûts salariaux sont très élevés dans notre pays, » déclare Frank Dierckx, Managing Partner, PwC Tax Consultants. « Il s'agit d’un problème connu qui a encore été soulevé lors des récentes discussions budgétaires. Ces coûts salariaux ne sont pas étrangers à la fermeture de Ford Genk et aux nombreux licenciements de ces derniers mois. Nous avons de bons travailleurs en Belgique, mais en raison de coûts salariaux trop élevés, nous sommes peu à peu hors de prix pour le marché. Une modération salariale a été décidée, mais cela ne changera rien en termes de charges salariales trop importantes pour les entreprises. Ce n'est cependant qu'une partie du problème. Je pense qu’en Belgique, nous sommes progressivement en train d’atteindre la limite. Plus tôt cette année, nous avons déjà vu que le Tax Freedom Day était tombé quatre jours plus tard que l’année dernière. Avec un taux d'imposition global de 45% et une imposition de 57,7% sur les entreprises, il me semble qu’on ne peut plus tirer grand-chose du citron ».

Selon Frank Dierckx, il n’y a plus de place pour des impôts supplémentaires et le gouvernement devrait vraiment travailler sur les réductions de dépenses. « Je me demande quand les autorités feront vraiment des économies. Nos entreprises ont, en ces temps économiques difficiles, besoin de plus d'oxygène. Des taxes supplémentaires seraient désastreuses pour la relance économique. Un effort doit vraiment être fait en termes de dépenses. En 2010, l'année que le gouvernement a pris comme référence pour ses négociations, les dépenses de l’Etat s’élevaient à €187 milliards. Deux ans plus tard, après les premières économies du gouvernement Di Rupo I, les dépenses publiques atteignent €204 milliards, ce qui représente 53 à 55% d’un PIB de €385 milliards. Comprenne qui pourra. » « Il apparaît que l’on coupe partout ailleurs dans les dépenses, sauf dans notre pays », note M. Dierckx.

 

source : express.be

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