Faillites
La société d’assurance crédit Euler Hermes vient de publier ses dernières prévisions sur l’économie mondiale et européenne, l’occasion de faire le point sur la situation macro- et microéconomique actuelle.
Si les analystes s’accordent pour dire que la croissance européenne devrait retrouver un second souffle en 2014, 2013 ne s’annonce pas particulièrement sous les meilleurs auspices: le tissu industriel devrait continuer à se détériorer et le marché de l’emploi d’en souffrir au moins jusqu’à la fin de l’année.
Au niveau mondial, la croissance devrait surtout se trouver soutenue par les Bric, le Canada, l’Australie et des pays asiatiques comme la Corée du Sud et Taiwan. Le tissu industriel de la plupart des économies matures a sérieusement souffert ces six dernières années l’Espagne, l’Irlande et le Portugal se trouvant dans une situation "pire que lors de la crise de 1930" selon les chiffres présentés par Euler Hermes.
Le verre belge à moitié vide...
Victimes de ce climat conjoncturel délétère, les entreprises belges auront compté plus de 10 000 faillites en 2012. Et la tendance risque de se poursuivre : "nous prévoyons une augmentation des défaillances d’entreprises de +11,5% en 2013, puis une décélération à +1,7% en 2014", analyse Ludovic Subran, Chef économiste du groupe. Sur base de l’évolution du nombre de faillites depuis 2008, Euler Hermes s’attend à pulvériser les records en 2013 et 2014.
Pour Paul Becue, General Manager, la principale pierre d’achoppement reste les difficultés d’accès au crédit dont sont victimes les PME belges. "Les banques n’assument pas encore pleinement leur rôle dans l’économie réelle", estime-t-il. Et "l’absence d’investissement pénalise la croissance belge", continue Ludovic Subran. Autre point noir, l’indexation automatique des salaires pénalise notre pays vis-à-vis de ces concurrents directs que sont la France et l’Allemagne, analysent-ils.
...ou à moitié plein
Pour autant, le tableau n’est pas totalement noir selon les assureurs. Ludovic Subran trouve, d’ailleurs, que l’économie belge montre "une belle résilience". Selon lui, celle-ci s’expliquerait notamment par ses atouts en termes de relations interentreprises (délais de paiements) et d’exportations (situation centrale en Europe). Paul Becue salue, de son côté, la loi sur la continuité des entreprises ainsi que les dispositions pour accélérer les délais de paiements prises par les ministres Laruelle et Turtelboom.
La bonne position de la Belgique dans des secteurs de pointe porteurs d’avenir tels que la chimie, la pharmacie et même l’automobile est un autre point positif que souligne Ludovic Subran. "Le défi pour l’économie belge sera maintenant d’investir dans ces niches pour se positionner sur les pays émergents afin d’en capter une partie de la croissance", poursuit le Chef économiste. "Un soutien ciblé public-privé pourrait appuyer ces forces."
Et Francis Jespers, CEO d’Euler Hermes Belgique conclut: "L’enjeu sera pour les exportateurs belges de trouver un équilibre (difficile) entre dynamisme, audace et précautions."
source : www.lalibre.be