Étude de l'OCDE sur l'innovation régionale.

28-02-2013



 

À la demande du gouvernement wallon, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a procédé à une étude de la situation de la politique d'innovation en Wallonie. Parmi les nombreux atouts relevés : le haut niveau de qualification, les investissements en recherche et développement privés importants, des universités de pointe, une importante ouverture à l'international, etc.

Côté points faibles, le rapport épingle le dynamisme entrepreneurial trop faible, une industrie fortement dépendante du secteur pharmaceutique ou encore l'importance de l'emploi public en Wallonie (40,7 % contre 31,2 % en moyenne dans l'OCDE).

Le potentiel est donc bien présent. Mais son exploitation doit être améliorée. Des poches d'activités innovantes existent dans certains secteurs mais celles-ci restent trop limitées pour entraîner l'ensemble du tissu productif dans une mouvance d'innovation généralisée.

Pour une vision ouverte et large de l'innovation

Quand on parle d'innovation, on pense souvent recherche et développement (R&D), rupture technologique, industrie high-tech, etc. Pourtant, l'OCDE rappelle que le potentiel d'innovation non technologique et au niveau des services ne doit pas être négligé.

L'innovation n'est pas non plus qu'une question de secteur : toutes les entreprises sont concernées et ce ne sont pas seulement les entreprises de pointe qui doivent être présentes dans les pôles de compétitivité. Cette réalité est de plus en plus prise en compte dans les politiques d'innovation mises en œuvre en Wallonie, en particulier via le plan "Creative Wallonia".

Que faire ? L'OCDE souligne qu'une des grandes faiblesses des politiques wallonnes est leur fragmentation, avec ses corollaires que sont une faible lisibilité et une efficacité à améliorer. Pour y remédier, elle propose plusieurs pistes dont la création d'une instance interministérielle regroupant les ministères des différentes entités fédérées, une gestion coordonnée des programmes et un décloisonnement des politiques et des administrations actives dans le domaine de l'innovation.

L'autre grande recommandation de l'OCDE porte sur un élargissement des politiques d'innovation. On constate que les aides à la recherche et au développement technologiques sont peu utilisées par les PME. Or il est nécessaire d'élargir le tissu d'entreprises innovantes, en particulier auprès des PME, en favorisant l'innovation organisationnelle ou marketing et en leur apportant les ressources organisationnelles et financières dont elles ont besoin.

Cet élargissement doit aussi toucher les pôles de compétitivité qui font actuellement largement appel aux dispositifs de la politique technologique. Ceux-ci doivent également être le vecteur de diffusion de l'innovation au sens large et soutenir les entreprises dans leurs démarches de commercialisation, de financement ou encore de prototypage.

L'OCDE recommande d'approfondir la politique d'innovation dans une logique de spécialisation intelligente. C'est-à-dire continuer à réduire la dispersion des aides et les focaliser sur les niches et les entreprises qui présentent des avantages comparatifs au niveau international.

La politique des pôles de compétitivité s'inscrit dans cette démarche et constitue à ce titre l'épine dorsale autour de laquelle devrait s'approfondir la politique d'innovation wallonne.


L'avis de l'UCM

Pour l'UCM, ce type de rapport doit être exploité dans le cadre de la réflexion en cours, relative au volet innovation des futurs programmes opérationnels Feder. Les recommandations de l'OCDE fournissent un cadre qui doit être traduit en actions concrètes.

Pour mieux intégrer la politique d'innovation, l'UCM propose de mettre en place un point de contact unique innovation. Celui-ci serait composé de conseillers qui fourniraient des conseils individuels à toute entreprise souhaitant innover et l'assisteraient dans les démarches à entreprendre pour y parvenir. Ce type de dispositif permettrait de pallier la faible lisibilité des aides à l'innovation et de soulager les entreprises au niveau des démarches administratives à accomplir pour les obtenir.

Autre proposition pour une meilleure politique d'innovation : élargir les prestations couvertes par les chèques technologiques à des prestations non technologiques. Ce dispositif fonctionne actuellement bien et sa flexibilité répond aux besoins des PME.

Enfin, l'UCM prône la suppression des restrictions sectorielles qui existent pour l'accès à certains dispositifs de soutien à l'innovation et mises en place dans le cadre du dispositif d'animation économique.


Article de  Union & Actions (UCM)

source : entreprendretoday.be

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