Enquête AristA sur le comportement excessif au travail.

12-11-2012



Une formation adéquate des dirigeants et de bonnes mesures de prévention sont nécessaires pour répondre à ce type de situations. Car la banalisation guette : les moqueries sont minimisées et les auteurs de harcèlement ne semblent pas assez conscients des conséquences de leurs actes. Tels sont les principaux résultats d’une enquête menée par le Service Externe de Prévention et de Protection au travail AristA.

Des managers sondés sur leurs propres réflexes

Du 28 août au 30 septembre 2012, AristA a interrogé près de 600 personnes, dont 372 chefs d’entreprise, directeurs généraux, responsables des ressources humaines ou conseillers en prévention, sur le thème délicat du comportement excessif au travail. Sous ce concept de « comportement excessif», il faut entendre des faits de violence et de harcèlement moral ou sexuel. Les managers ont été testés sur leur connaissance de la législation, ainsi que sur l’existence de cas de violence ou de harcèlement au sein de leur propre entreprise. L’enquête d’AristA s’est principalement focalisée sur la réaction des dirigeants d’entreprise face à ce type de comportements qui minent le bien-être au travail. Un chapitre spécifique est ainsi consacré aux solutions et mesures préventives.

Un arsenal législatif qui s’est étoffé

Ces vingt dernières années, en Belgique, l’arsenal législatif visant à protéger les travailleurs contre de tels comportements s’est progressivement étoffé. La loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l'exécution de leur travail est la loi de base dans le domaine de la sécurité, de la santé, de l’ergonomie, de l’hygiène et de la charge psychosociale au travail. Ce texte fondateur, également appelé « loi du bien-être », a été complété par une loi de 2002 spécifiquement centrée sur « la protection contre la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail ». Cette loi a – enfin - permis de briser un tabou. Puis, une loi de 2007 est venue insister davantage encore sur la prévention de ces comportements excessifs.

Le législateur belge a défini les différents comportements dits «excessifs ». La violence au travail vise toute menace, agression physique ou même verbale (injures, insultes, brimades). Le harcèlement sexuel au travail est défini comme tout comportement non désiré, verbal, non verbal ou corporel, à connotation sexuelle, « ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d'une personne ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Les éléments constitutifs du harcèlement moral sont le caractère abusif et répété ainsi que les conséquences de conduites portant atteinte à un travailleur, mettant en péril son emploi ou créant un environnement hostile.

13 % de plaintes formelles

Un dirigeant d’entreprise sur trois admet avoir déjà été interpellé par des collaborateurs ayant rencontré un problème de violence ou de harcèlement sur le lieu de travail. Dans 13 % des PME ou grandes entreprises sondées par AristA, ces comportements ont débouché sur une plainte formelle auprès d’un conseiller en prévention – aspects psychosociaux. Malgré les avancées légales, une forme de banalisation persiste sur les lieux de travail, et ce, dans les trois régions du pays :

  • près de 60 % des managers interrogés estiment qu’une moquerie isolée ne constitue pas un problème ;
  • 70 % d’entre eux jugent que les auteurs de harcèlement ne sont pas toujours conscients des effets de leur comportement sur leur victime
  • un dirigeant sur trois déclare que les comportements excessifs sont inévitables lorsque des personnes travaillent en groupe.


La connaissance de l’existence d’une législation en matière de prévention de la violence et du harcèlement est quasi parfaite (95 %) et la nécessité de cet arsenal législatif fait l’unanimité auprès des dirigeants d’entreprise (90 %). A lire l’enquête de AristA, les lois successives ont permis l’émergence d’un débat salutaire sur ces questions délicates (78 %).

Un leitmotiv : la prévention

Comment gère-t-on les cas de violence ou de harcèlement au sein des entreprises ? Notons au préalable que 64% des entreprises interrogées ont désigné une ou plusieurs personnes de confiance au sein de leur organisation et 52% comptent en leur sein un conseiller en prévention - aspects psychosociaux.

Le tableau est contrasté : souvent, les plaintes pour harcèlement ne sont pas prises suffisamment au sérieux, admettent près de 7 managers sur 10. Une meilleure prévention et une formation encore plus pointue des managers limiteraient les problèmes, favorisant une gestion plus humaine et une politique d’anticipation des conflits » , observe Ariane Haelterman, conseiller en prévention - aspects psychosociaux chez AristA. « Pour 44 % des personnes sondées, les dirigeants sont formés à appliquer un style de management adéquat. Et un lien manifeste peut être établi entre une saine gestion des ressources humaines et le bien-être au travail : notre enquête révèle que la politique d’accueil des nouveaux collaborateurs, la formation du personnel et la structure de communication au sein de l’entreprise sont, dans l’ordre, les mesures les plus prisées pour améliorer le bien-être au travail. »

Source: AristA

entreprendretoday.be

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