Jusqu’à présent, pour se faire référencer comme acheteur de PME, il fallait rendre visite aux banques les unes après les autres, en acceptant les inconvénients dus à la concurrence qui règne entre elles. Comment aller au-delà de cette logique de chasse gardée et rendre les choses plus simples, transparentes ? En réunissant autour d’un espace commun ceux qui veulent investir dans les petites structures et lesdites structures en manque de fonds ou de repreneurs. Deal Square apporte ce type de solution. C’est GoNext, société spécialisée dans l’accompagnement des stratégies de croissance des PME, qui l’a lancée mi-septembre. «Deal Square est la première plateforme en ligne belge permettant un contact direct entre investisseurs, conseillers et dirigeants d’entreprises», résume Igor Iweins, son administrateur délégué.
Le principe est simple : les candidats repreneurs/investisseurs deviennent membres de Deal Square après l’analyse de leur candidature. Particuliers ou fonds d’investissement, tout le monde est le bienvenu. A une condition cependant : les administrateurs de Deal Square vérifient les capacités financières du postulant (entre autres). «Notre objectif n’est absolument pas de créer un sous- LinkedIn du private equity. Nous ne voulons pas 4.000 membres, mais 400 motivés, décidés à investir, avec les moyens de le faire. Notre souhait est de conclure une quinzaine de transactions par an, que nous accompagnons avec toutes nos ressources, mais en favorisant les contacts directs», poursuit Igor Iweins.
Une fois membre de Deal Square (il y en a déjà plus de 180), il est possible de consulter les offres en provenance des PME. Ici aussi, le profilage se fait sentir : la plateforme vise les opérations de fusion et acquisition ainsi que les levées de fonds pour des PME déjà établies, ou issues de branches dites innovantes. «Nous constatons en effet que beaucoup de PME n’arrivent plus à financer leurs projets de croissance via le système bancaire actuel», analyse Pierre Baucher, président de GoNext et co-fondateur de Deal Square.
Techniquement parlant, il ne s’agit pas d’une plateforme transactionnelle, mais bien de mise en relation et de réseautage. «Tout en garantissant la confidentialité des parties concernées, selon les modalités qui leur conviennent. C’est un aspect important à nos yeux», ajoute Pierre Baucher.
Crise... bénéfique
Créer et développer une communauté d’investisseurs désireux de placer de l’argent dans les PME, voilà donc l’objectif de Deal Square, qui reste par ailleurs 100 % gratuite pour ses utilisateurs. «En Belgique, 99,8 % des entreprises sont des PME. Une étude du Centre de connaissances du financement des PME (CeFiP) démontre qu’un tiers des dirigeants de PME belges ont plus de 55 ans et seront donc susceptibles de céder leur entreprise dans les 10 prochaines années. Or, on constate chez nous que le manque d’informations entre cédants et repreneurs potentiels constitue l’un des principaux obstacles à la transmission ; les investisseurs sont là mais ne savent pas identifier les bonnes cibles», recadre Igor Iweins. La crise a manifestement joué en faveur du projet Deal Square. «Pas mal de monde se détourne des marchés financiers. Un des raisonnements possibles consiste alors à réaffecter une partie de son patrimoine dans des sociétés non cotées, dont on connaît le business et dont on peut suivre le cash-flow à la trace. Les PME correspondent très bien à cette perspective», assure Igor Iweins.
L’objectif des fondateurs de Deal Square est de rendre la plateforme autonome au niveau de l’apport d’offres de transactions, et de conclure entre 25 et 30 deals d’ici un an. Actif depuis la mi-septembre dans sa version bêta, Deal Square affiche déjà 10 deals. Inespéré, aux dires de ses créateurs. Les patrons de PME qui voient arriver de potentiels repreneurs et de l’argent frais pensent la même chose, et s’en réjouissent...
Reprise intégrale de l'article de OLIVIER STANDAERT
source : trends.levif.be